Formation d'un glacier.
Dans les conditions climatiques particulières de la Haute
montagne, les précipitations consistent principalement en chutes de neige.
A partir d'une certaine altitude, les neiges sont persistantes. Elles s'accumulent,
se compressent et se transforment peu à peu en glace, assurant l'alimentation
du glacier qui va s'écouler beaucoup plus bas. Les glaciers sont
comme d'immenses fleuves s'écoulant vers les vallées.
En s'accumulant, la neige se tasse sous son propore poids. La densité
du manteau neigeux augmente. A la compression s'ajoute une alternance de
cycles gel-dégel qui densifie encore la couche de neige. La neige
s'humidifie avec la pluie ou sous l'effet du rayonnement solaire. L'eau
entoure les grains et comble les creux entre ceux-ci, puis regèle,
participant ainsi à leur grossissement. Une partie de l'air est
chassée. La neige durcit peu à peu et se transforme en névé.
Sous la pression de nouvelles accumulations de neige ainsi que des cycles
gel-dégel, le névé se transforme en glace.
Vitesse d'écoulement d'un glacier.
Elle peut varier d'après la surcharge de neige du bassin
d'alimentation. La vitesse augmente avec l'épaisseur et l'inclinaison du glacier.
Elle est maximale dans son axe pricipal et diminue vers les bords.
La vitesse moyenne d'écoulement est lente: quelques centaines de mètres par an.
Crevasses et séracs.
La glace peut se déformer pour épouser les obstacles qu'elle
doit franchir. Mais cette capacité à des limites. Ainsi la
glace ne parvient pas à épouser parfaitement les irrégularités
de son lit. De ce fait le glacier se fendille et se crevasse pour franchir
les cassures et les déformations du terrrain.
Aux changements de pentes se forment les crevasses
transversales. Elles s'agrandissent progressivement, puis une fois l'obstacle franchi,
se referment lentement par compression. Les effets du gel complète la cicatrisation.
Aux ruptures de pentes brutales, se forment des chaos de glace et un
enchevêtrement de crevasses: les
séracs.
Les chutes de neiges de l'hiver comblent en partie les crevassent, refermant
temporairement les crevasses transversales.
Les couleurs de la glace.
La glace offre des couleurs variées en foction de la quantité
de bulles d'air qu'elle contient:
Glace blanche........riche en bulles
Glace bleue............pauvre en bulles
Glace noire............très pauvre en bulles, généralement une glace de regel.
Des symptômes alarmants !
Une nouvelle étude montre que les glaciers alpins pourraient avoir complètement disparu d'ici à 100 ans sous l'effet de la hausse des températures.
Les glaciers alpins régressent depuis plus de 150 ans.
Selon des glaciologues du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (CNRS- Université Joseph Fourier, Grenoble) et de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ), les glaciers alpins connaissent un recul généralisé depuis 1850, notamment à cause d'une diminution des précipitations neigeuses et, depuis la décennie 1980, vu l'augmentation des températures en été.
Météo-France l'indiquait également début 2005 en précisant que la température dans les Alpes françaises avait augmenté ces quarante dernières années «plus que dans le reste de la France».
Enfin, C. Vincent du Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de lÂ’Environnement soulignait fin 2005 que les glaciers alpins avaient régressé à un niveau encore jamais atteint au cours des quatre derniers siècles.
Les glaciologues montrent dans une nouvelle étude qu'en 1970, les Alpes comptaient 5 150 glaciers, sur une surface de 2 909 km², ce qui correspondait déjà à une diminution de 35% par rapport à 1850. Depuis, la fonte des glaciers s'est accélérée notamment suite à la canicule de 2003 qui a entamé la surface glaciaire de 5 à 10%.
On estime ainsi que les glaciers alpins ont perdu la moitié de leur surface depuis 1850. Et pourraient disparaître dans 100 ans...
L'Institut de géographique de l'Université de Zurich a réalisé plusieurs scénarios estimant la diminution des glaciers en fonction de l'augmentation de température prévue sur les cent prochaines années. En effet, lÂ’évolution des glaciers alpins est un excellent indicateur de l'évolution du climat et constitue un indicateur fiable du réchauffement climatique.
Si les températures moyennes augmentent de 3°C durant les mois d'avril à septembre à la fin du XXIe siècle, la surface de glace dans les Alpes diminuera de 80%.
Si la hausse atteint 5°C, seuls les plus grands glaciers, comme celui d'Aletsch, ou les glaciers situés à très haute altitude (plus de 2 900 m) subsisteraient, tous les autres pourraient avoir complètement disparu...
Le glacier de Morteratsch (Suisse), hier et aujourd'hui...
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