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Il est aux alentours des 16H00, deux amis et moi-même entamons la montée en direction du sentier des Cacciatore. Arrivé au départ du sentier, nous enfilons notre équipement de via ferrata, tandis ce que pendant ce temps le reste du groupe (4 personnes) nous rejoignent.
D'épais nuages sombres recouvrent entièrement les sommets au-dessus de nous. Nous estimons notre arrivée au refuge du vello della Madonna dans approximativement 2 heures.
Certainement juste avant l'arrivée de la pluie.
16H20, nous nous engageons dans la partie câblée du début du sentier. Nous progressons rapidement. Sur l'autre versant de la montagne les nuages sont plus bas et la pluie doit certainement tomber très fort. En un instant les couloirs asséchés par le manque d'eau se sont transformés en dd'énormes cascades et torrents !
Soudain un coup de tonnerre éclate. Il a été si violent que nous estimons que l'éclair n’'a pas du tombé très loin de nous. C'est seulement plus tard dans la soirée que le reste du groupe nous apprendra que la foudre était venue frapper la Cima du Camp d'Osto. Telle une pierre à briquet géante, la tour était fouettée par une cascade d’'étincelles.
Nous nous arrêtâmes, en même pas une minute nous quittions notre équipement métallique et le déposions un peu plus loin. Mais pas assez loin, j’'en avais bien concience au cas où la foudre décidait de venir frapper l’'un ou l’'autre de nos mousquetons. Ce fût plus une question de principe !
Nous profitons d’'une petite excavation de la roche pour enfiler nos vestes et autres protections de sac.
Plusieurs minutes passèrent, plus aucun coup de tonnerres n’'avait retenti. Nous décidâmes de nous remettre en route il est 17H00.
Il faut maintenant escalader une petite cheminée équipée. L’'idée nous vint tout de suite à l’'esprit qu’'il ne vaut mieux pas traîner dans les câbles métalliques au cas où l’'orage reviendrait !
Heureusement, le passage était très court. Nous commençons à monter en direction de la crête derrière laquelle se trouve le refuge. Juste sous la crête un panneau nous indique 45 minutes jusqu’'au refuge. Il était plus loin que nous le pensions. Continuons...
Soudain l’'orage revint, rapide et violent. Les éclairs nous rasaient le casque ! Nous étions peut-être à 200 mètre d’'eux ! La foudre ne tombait pas verticalement, mais striait les nuages horizontalement. Que faire ? En quelques secondes nous quittions pour la deuxième fois notre équipement métallique. Il ne fallait pas rester à proximité de la crête. Il faut rejoindre le reste du groupe plus bas, mais à cet instant un éclair zébrait les nuages dans la vallée en contre-bas ! Elle était partout.. Ou plus exactement, nous étions en plein dedans !!!
Nous nous refugiâmes donc en contre-bas dans une sorte de petit vallon herbeux. Assis, nous gardâmes espoir que l’'orage allait s'éloigner.
La pluie commençait à tomber de plus en plus fort. Quand soudain un rocher à quelques mètres de nous explose en mille morceaux, au même instant mon ami et moi-même décollons du sol comme si quelque chose était venu nous botter le train ! Aujourd'hui encore, nous ne savons pas si ce fût un choc électrique dû à la décharge résiduelle de la foudre ou l’'onde de choc ?
Une odeur âcre de soufre flotte maintenant dans l'air… Une chose était sûre, nous y avons échappé de peu !
Cette fois-ci motivé par la peur, la décision de descendre rejoindre le reste du groupe a été prise instantanément.
L’'eau commençait à couler partout.. les lits des rivières asséchés se transformaient en torrent, l’'eau infiltrait maintenant nos tenues qui n’'arrivaient plus à l’'évacuer. Il commençait à faire froid. La grêle s’'était aussi ajoutée à la partie. Nos pieds baignaient dans une sorte de bouillon tiède et fort désagréable.
Nous aperçûmes le reste du groupe qui s’'était déjà arrêté et couché dans l’'herbe sur laquelle coulait abondamment l’'eau de pluie. Nous leur fîmes signe.. et telle des fous déchaînés nous dévalâmes le sentier totalement inondé, il fallait traverser de petits torrents qui n’'existaient pourtant pas il y a 20 minutes ! Quelques secondes plus tard, nous nous couchâmes avec eux dans l’'herbe. Patienter est la seul chose à faire.
Ca flash de partout ! Plus tard le responsable du trek nous fera part de son inquiétude lorsque, près de la petite cavité où nous avons également mis nos vêtements de pluie, il avait entendu les abeilles !!!
Soudain, la foudre vînt frapper une cime voisine, rendant l’'espace d’'une seconde le flanc complet de la montagne rouge feu.
D’'autres éclairs passaient dans le ciel tels de grands serpents se dématérialisant en filaments après leur passage.
Un claquement sec de tonnerre retenti, je ressenti une forte décharge électrique dans tout le corps, tandis ce que mon voisin vît un arc électrique lui entrer dans le genoux. Certainement attiré par sa broche métallique. Quand aux autres d’'après leur récit ils ne ressentirent qu’'un léger fourmillement dans les membres en contact avec le sol. Il faut dire que l’'eau coulant de partout et notre position couché n’'arrangeait pas les choses. Mais il était hors de question de lever la tête ou pire de se tenir debout.
Complètement trempé, je commençais à trembler de tout mon corps, mais la peur, le stress y étaient certainement aussi pour quelque chose. J’'étais trempé jusqu’'aux os, ma cape de pluie était dans le sac. Il me suffisait de la sortir pour limiter l’'infiltration de l’'eau dans mes vêtements, non pas que je ne pouvais plus bouger, mais ma volonté était de reste tapis au sol, quitte a trembler de froid. Je ne voulais absolument pas bouger, juste attendre que l’'orage se décide à partir d’'au dessus de nos têtes.
Les coups de tonnerre et les flashs s’'espacèrent progressivement, la pluie continuait à tomber.
Le groupe pris la décision de partir, nous voilà tous debout.. Soudain la foudre traversa à nouveau les crêtes avoisinantes. En effet l’'orage tourne dans ces pics rendu austères par le gris du ciel. Le brouillard et la nuit commençent à tomber. Les éclairs zebraient à nouveau le ciel, venant frapper de temps à autres les pics jouxtant la crête. Cette crête qu’'il nous fallait absolument franchir ! Nous la voyions comme un but salvateur, après le refuge ne devrait plus être bien loin.
Ce flash intense nous cloua à nouveau au sol en attendant une miraculeuse accalmie.
Rebrouser chemin serait presque suicidaire, puisqu'il faudrait emprunter les passages équipés de câbles d'acier. De plus le sentier est maintenant découpé par des dizaines de cascades et de ravines que les pluies torrentielles continuent d'alimenter.
Le responsable du groupe, décide de partir en éclaireur pour avertir le refuge de notre position et de notre arrivée.
Une fois là-bas il devra faire demi-tour chercher le groupe !!! Après quelques minutes nous le voyons approcher la crête, tandis ce que deux autres personnes s’'étant également arrêtées continuèrent leur progression en direction de la crête. Une fois de plus les flashs s’'espacèrent, mais cette fois ci la grêle s’'arrêta et la pluie devînt plus fine. La décision de partir et de ne pas attendre le retour de notre amis fût unanime. Nous gagnerons ainsi du temps et de toutes manières nul ne savaient si l’'orage n’'allait pas revenir de plus belle.
Mes deux amis et moi-même étions les plus jeunes du groupe, puisant dans nos dernières resources nous partîmes à toutes vitesse tel des dératés sur le sentier menant à la crête. Nous marchions par endroit à 4 pattes pour ne pas être plus haut que les rochers ou encore évitions les passages du sentier en balcon.
Plutôt nous passions droit dans la pente herbeuse ou directement sur les rochers en faisant attention à rester le plus que possible près du sol.
Enfin j’'arrive sur la crête, dans mon dos les lumières de San Martino illuminent le fond de la vallée. La vue est très belle, mais s’'arrêter ici prendre rien qu’'une photo serait de la folie !
Je dépasse les deux personnes extérieures au groupe qui n’'ont pas l’'air très affolées, mais plutôt inconscientes du danger qui nous menace, puisque l’'une d’'elle referme plus que tranquillement un nœud à sa veste et ceci juste au sommet de la crête.. Ne sachant pas leur nationalité, je leur cri en passant « Quick Quick !! »
Mon collègue me suivant leur cria la même chose en ajoutant « L’'orage revient ! Ne restez pas là ! »
Au loin, dans l’'autre vallée, on pouvait entendre un hélicoptère, certainement à la recherche d’'éventuels escaladeurs surpris par l’'orage et restés bloqués dans les parois. L'orage illuminait maintenant les sommets du versant opposé de la vallée.
Enfin, je pouvais apercevoir le refuge éclairé sur son promontoire rocheux. Il fallait encore descendre 200 ou 300 mètre. Le sentier traverse des plaques lisses calcaires puis termine dans un pierrier de fines pierre. La descente fût plus que directe. Je ne respectais plus le sentier. J'’'essayais simplement d’'aller de marque en marque encore visible.
Je rejoignis notre collègue parti en éclaireur. Qui fût rassuré quand je lui appris que le reste du groupe suivait. La descente donnée à 45min, du être expédiée en une quinzaine de minutes.A notre arrivée au refuge, la porte s’'ouvrit notre cauchemar était terminé. Il est 20H30.
Notre responsable, alluma sa frontale et fît demi tour chercher le restant du groupe.
Les gardiens du refuge nous fîrent part que c’'était un terrible orage et qu'ils en ont rarement connu d'aussi violent. Depuis le refuge ils purent voir la foudre s’'abattre sur la cime voisine faisant s’'écrouler la roche.
Spéctacle fascinant et terrifiant à la fois, cette expérience restera gravée dans nos mémoires. Je crois ne jamais avoir eu aussi peur ! Malheuresuement' je n'ai pas pris des photos des éclairs. Jn'en avais pas le courage, ni l'idée à ce moment là.
Et pour l'anectode, le lendemain matin, mon appareil photo ne fonctionnait plus. La batterie était gonglée !...
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